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La question de Machta Dannechi

ALArab el Atiq et Cobayat

 

D’après les mémoires du

Rév. Père Stanislao del Sacro Cuore ocd

 

 

A mi-chemin entre Kobayat et Homs (l’antique Emèse) il y a une grande vallée, fertile et arrosée par un beau petit fleuve qui a sa source dans les collines voisines. Là-bas, chaque années, après les moissons, une tribu appelée Arab el Atiq dressé ses tentes. De ses tribus, dans l’intérieur de la Syrie et d’une façon particulière entre Homs et Bagdad, i y en a une multitude. Chaque tribu, a son prince avec ses cavaliers, plus ou moins nombreux, bien armés de masquets, dernier modèle, qu’on acquière à des prix énormes, d’une longue canne de bambu(5ms Environ) terminée par une pointe en fer acérée, un bon pistolet et une longue épée. Le reste de la tribu est formé de pâtres qui à l’occasion deviennent de féroces soldats. Des gens, dans une certaine mesure, de caractère doux est hospitalier avec tous les étrangers, ils ont encore en usage le fameux gazu, c.t.d. la razzia.

 

Mais du gazu, nous allons parler du conflit arrivé entre cette tribu assécondée des Aghauet (petits connétables) seigneurs de Machte-Dannechi (gros village musulman à deux heures et demi à l’Est de notre résidence et le peuple de Cobiat. Les Arab-elAtiq, juste pour ne pas oublier leur usage de la razzia, avaient dévalisé et tué (pour avoir opposé une résistance) un pauvre muletier de Cobiat. Les chefs de Cobiat avaient, en vain, fait recours aux autorités turques, lesquelles, comme d’habitude, suite à des influences et contre payement de la part des intéressés, avaient fait dormir la justice. Même, en ces temps-là scabreux, (été, de l’année 1902) il ne manquait pas à Cobiat de ceux qui sentaient le besoin absolu de Justice et, en son absence, de représailles. Il arriva que quelques berges des arabes Arab elAtiq, sûrs de leurs forces et de leurs protecteurs, poussèrent leur marche jusqu’au territoire de Cobiat où, on ignore comment et par qui, l’un d’eux fut pris, dévalisé, tué et brûlé.

 

Les compagnons du malheureux, réussis à fuir, donnèrent l’embrasa immédiatement, non en masse, mais par des raids nocturnes faits sur Cobiat par quelques bédouins bien armés avec pillage de bétail, blessure de personnes, et dévalise ment de voyageurs dirigés sur Homs. Suite à d’autres vexations, on arriva ainsi à un complet arrêt des communications avec Homs, Homs, Saffita et autres localités situées à l’est de Cobiat et d’où le peuple tire le plus de profit du commerce du bois, du charbon, et du goudron végétal. On essaya par tous les moyens d’arriver à un accommodement du grave problème entre Cobiat et ses ennemis. Les prétentions des chefs et des protecteurs des Arab elAtiq étaient énormes et inacceptables. Il y avait en un mort de part et d’autre. Les déprédations subies par Cobiat s’élevaient à une grande valeur et les ennemis réclamaient une indemnité que le pauvre village de Cobiat ne pouvait supporter.

 

Déjà, le supérieur de la station avait soulevé en faveur des pauvres chrétiens, des problèmes semblables auprès des consuls de France avec des résultats parfois favorables, parfois nuls selon que ces représentants de la France étaient animés de sentiments plus ou moins humanitaires ou chrétiens. Tout le peuple de Cobiat face à cette situation qui s’aggravait de jour en jour, se réunit à Mar Doumith (notre résidence) devenu déjà leur place forte et où l’on avait traité les plus graves problèmes du pays dès les premiers temps de l’arrivée de nos pères. Finie la confusion habituelle à avoir lieu dans de semblables assemblées et entre des gens habitués à hurler ‘’Eh bien ! dit le supérieur, faites-moi un rapport exact, complet, de tout ce qui est arrivé et qu’il soit signé de tous, curés et chefs’’. Le rapport fut fait sur-le-champ en copie double, une poule consul de France, et l’autre pour le supérieur de la résidence ; signées de tous, chefs et prêtres, elles furent remises entre les mains des pères. ‘’Maintenant, allez en toute paix, dit le supérieur, sachez que n’importe qui dira autrement que ce qu’il a sous signé, aura reniée sa signature et sera compté comme traître de son pays. Il faudra des dépenses pour voyages et formalités. La mission ne peut pas assumer une charge aussi lourde. Vous, donc, vous payerez les frais’’. ‘’Dépensez donc, répondirent-ils, nous vous compenserons’’. Et chacun s’en alla pour ses affaires. Le père nomma, alors, une commission de cinq notables, il leur donna des instructions et des lettres, il leur remit le rapport pour le consul de France et les envoya à Tripoli. Ils passèrent une vingtaine de jours à Tripoli faisant des requêtes au consulat de France. Ils se rendirent même à Beyrouth auprès du consulat général, mais la question restait toujours au même point et les brigands poursuivaient leurs gestes au détriment du pauvre village chrétien. Ce fut alors que le père Emmanuel de la Croix, préfet a apostolique de la Mission en coya quelqu’un de la légation dire au supérieur de la Mission de Cobiat :’’ Si vous envisagez d’autres solutions, à la bonne heure ! puisqu’ici, on n’arrive à rien !’’ Le supérieur comprit, mit de côté des hésitations faciles à comprendre et mua par des principes bien plus élevés que ceux qui régissent la politique et la diplomatie, fit un rapport détaillé au consul général d’Italie à Beyrouth,  le commentateur Emilio vitto ; âme noble et fière, en lui exposant clairement l’état de la question et les conséquences qui redondaient sur la mission formée de sujets italiens lui demandant de traiter le problème avec le vali (gouverneur général de la Syrie) sous un aspect humanitaire ou bien sous l’aspect de la sécurité des voies publiques, sous l’aspect de défense des chrétiens ou sous l’aspect de sujets italiens. Le brave consul répondit qu’il aurait soulevé de problème sous tous ces angles, mais spécialement sous l’aspect de la sécurité des voies publiques et des intérêts des sujets italiens et qu’il espérait aboutir à des bons résultats aussi dans l’intérêt des pauvres chrétiens.

 

En effet, quelques jours après, dans une seconde lettre au supérieur il annonçait qu’avec l’accord du vali, toutes les mesures avaient été prises et que 160 cavaliers turcs avec 20 cavaliers du Liban (comme contrôle) avaient été envoyés pour châtier les perturbateurs de la paix commune et les dégradateurs des voyageurs innocents et de bien observer et de référer au consul si les ordres avaient été bien exécutés. C’était le Ramadan  (carême turc) et durant le Ramadan, à mois qu’on ne soit en état de guerre, les autorités civiles et militaires s’occupent peu des affaires courantes. Les opérations subirent, en effet, du retard ; mais le Ramadan fini. Ces 180 cavaliers se lancèrent comme des sauterelles sur la tribu de Arab elAtiq et sur le village de Machte, j’étant la terreur parmi le peuple et poursuivant les chefs. Alors les ennemis demandèrent de faire la paix avec Cobiat aux conditions qui auraient fait plaisir au vali. Le vali s’entretient avec le consul général d’Italie et il fut convenu que cinq kaimakan (sous-préfet) celui, maronite de Batroun, ceux, musulmans, de Halba-Akkar (duquel dépend Cobiat), Homs, Homs e Hama se réunissent dans la ville de Homs et établissent les pactes. Aux chefs de Cobiat, les ordres précis du supérieur furent de ne pas payer pas même un sou d’indemnité, mais de réclamer plutôt une grosse somme d’indemnité pour les dommages subis. Quelques jours après, la paix était faite mais les chefs de Cobiat, juste pour se montrer généreux (ipsorum modo) offrirent environ 500 francs comme aumône aux pauvres des Arab elAtiq. Celle-ci fut une victovie qui fit assez de bruit dans contrées voisines et qui rendit Cobiat plus connu plus craint et plus respecté.

 

D’après les mémoires du

Rév. Père Stanislao del Sacro Cuore ocd

 

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